« La société favorise l’usage, tolère l’abus et déplore la dépendance »
W. Lowenstein
On confond souvent dépendance et addiction, or ces deux termes définissent des comportements différents face à la prise de substances psychoactives ou face à une activité.
Qu’est-ce qu’une addiction ?
L’addiction est une maladie chronique, qui dérègle les circuits cérébraux, qui évolue par rechute et qui est caractérisée par une consommation répétée d’un produit ou d’un comportement en dépit des conséquences négatives.
On parle d’addiction lorsque :
- La besoin l’emporte sur le désir,
- La sensation remplace l’émotion et la relation,
- Le produit ou le comportement devient prioritaire et impérieux,
- Lorsque la passion l’emporte sur la raison.
Ce comportement qui vise initialement à procurer du plaisir ou à apaiser une souffrance physique et psychique, conduit à une perte de contrôle et il en résulte des conséquences néfastes sur la santé et l’équilibre émotionnel avec des répercussions sur le plan personnel, social et professionnel.
L’ addiction est une maladie touchant la récompense, la motivation, le contrôle, le plaisir et un large panel d’émotions. Elle provoque un déséquilibre permanent de l’échelle du plaisir .
Une conduite addictive peut toucher différents comportements : consommation de substances licites (tabac, alcool, antalgiques…) ou illicites (cannabis, cocaïne, opiacés…); jeux d’argent ou de hasard; activités sportives; téléphone ou jeux vidéo; ou encore activité sexuelle.
La dépendance est caractérisée par un besoin irrépressible de consommer, le Craving.
Elle est due à un déséquilibre du fonctionnement neurobiologique à la suite d’une consommation régulière d’une substance psychoactive.
Ce déséquilibre entraîne l’envie de consommer à nouveau, pour ne pas subir les effets désagréables de l’arrêt. Il s’agit ici de retrouver son état normal, et non plus de se sentir mieux.
On distingue deux types de dépendance :
- Une dépendance psychique, définie par le besoin de maintenir ou de retrouver les sensations, de plaisir de bien-être de la consommation, mais aussi d’éviter la sensation de malaise psychique. Cette dépendance se traduit principalement par le Craving, envie, irrésistible de consommer.
- Une dépendance psychique, définie par le besoin de maintenir ou de retrouver les sensations, de plaisir de bien-être de la consommation, mais aussi d’éviter la sensation de malaise psychique. Cette dépendance se traduit principalement par le Craving, envie, irrésistible de consommer.
L’addiction est évaluée selon le nombre de symptômes présentés regroupant l’abus et la dépendance.
La transition d’une consommation occasionnelle à une consommation régulière, puis, vers un trouble de l’usage ne se fait pas chez tous les consommateurs et dépend de plusieurs facteurs génétiques, environnementaux et sociaux.

L’usage simple « récréatif »
Il s’agit d’une consommation ponctuelle éventuellement festive et à des doses restreintes.
Si cette consommation n’entraîne pas systématiquement vers l’addiction, ses comportements ne sont cependant pas sans risque (sécurité routière, violence, accident, santé..)
L’usage à risque ou excessif
Ce sont des consommations fréquentes d’une quantité non négligeable d’alcool ou de drogue entraînant des modifications au niveau du système cérébral avec des symptômes de manque ressenti à l’arrêt des consommations. Pour retrouver son état normal la personne devra renouveler sa consommation. Ces comportements, on un incident sur la santé physique et mentale de la personne .
L’abus ou usage nocif
Cet usage est caractérisé par une consommation induisant des dommages repérables aux niveaux somatique, psychoaffectif et/ou social. A ce stade, l’usager peut moduler sa consommation en fonction du contexte et arrêter de consommer s’il le désire, mais il peut aussi être en difficulté pour arrêter plusieurs jours de suite. Dans ce type d’usage, des problèmes ou des conséquences négatives s’expriment.
La dépendance
Elle est caractérisée par un besoin irrépressible de consommer, le craving. Elle s’installe plus ou moins progressivement et le consommateur ne se rend pas forcément compte, dans les premiers temps, de la perte de contrôle de ses consommations. La personne ne peut plus les moduler en fonction du contexte dans lequel elle se trouve. Le sentiment de perte de contrôle de soi et de tension interne s’accentue. Des symptômes de manque physique et psychique plus ou moins marqués apparaissent.